Scénographie
Pour Rose, rose, rose à mes yeux, la « dernière exposition » avant la rénovation prochaine du musée, une scénographie spéciale été conçue par Kris Coremans et Guy Châtel (ssa/xx-architectes). La scénographie fournit un avant-plan à l'exposition tout en renvoyant en coulisse les nombreux incidents spatiaux qui caractérisent le bâtiment existant. Elle permet une lecture de proche en proche par groupe de natures mortes. Elle accommode ainsi, la « vision comparative » voulue par les commissaires de l’exposition.
La scénographie confronte l'ancien grand magasin qui abrite Mu.ZEE au modèle originaire du musée du XIXème. La structure en bois brut, dessine les contours d’un musée classique, tel que constitué par une salle centrale flanquée de galeries latérales. Les natures mortes sont accrochées à même la surface soyeuse de panneaux en peuplier. La haute structure en bois reste visible dans les registres supérieurs et inférieurs de la construction murale.
La salle centrale consacrée à Ensor forme comme un écrin. Le lambris y est continu sur tout le périmètre. Dans les galeries qui l’entourent, où est exposée la pratique décorative de la nature morte du XIXème siècle, le revêtement est incomplet. Il est interrompu çà et là pour ouvrir des échappées sur la structure existante du musée. La salle consacrée aux questionnement moderniste et à la problématisation de la « nature morte », s'écarte de la configuration rectangulaire conventionnelle du fait de de deux cloisons placées en oblique. Elle pose ainsi une dynamique, et conduit à l'épilogue où les toiles qui incarnent la dissolution du genre retrouvent les murs blancs du musée.