8. Henri De Braekeleer
Le tableau Vieux bibelots est une œuvre de Henri De Braekeleer, qui a grandi dans une famille d’artistes anversois. Son père, Ferdinand De Braekeleer, peintre de genre, et son oncle, Henri Leys, peintre de scènes historiques à la renommée internationale, l’initient au métier. Si le père et l’oncle aiment et recherchent la vie publique, Henri mène une existence plus recluse. Il développe ainsi un réalisme qui lui est propre, inspiré des maîtres anciens hollandais, tels que Johannes Vermeer.
Entre 1877 et 1883, Henri De Braekeleer peint peu, voire pas du tout, selon toute vraisemblance à cause d’une dépression. Lorsqu’il reprend le travail, quelques années avant sa mort, il peint surtout des natures mortes avec une touche devenue plus libre, presque impressionniste.
Tout au long de son œuvre, il se concentre sur l’existence spécifique des choses, même dans ses intérieurs, ses paysages ou ses portraits. Cette fascination devient progressivement une obsession, dans laquelle il perd de vue ce qui est humain.
Vieux bibelots est une nature morte sublime : on y voit de la porcelaine, de la verrerie, des livres, des tissus luxueux, un éventail. Le magnifique rendu de la lumière et de l’ombre, des détails et de la texture caractérise ses toiles mélancoliques et intemporelles, qui soulèvent des questions sur le caractère éphémère et le sens des choses.
Bien que son œuvre soit limitée, les critiques, certains collectionneurs et des artistes portent une grande attention à De Braekeleer et apprécient son travail. Ensor, par exemple, le décrit comme « le grand peintre, raffiné et méticuleux jusqu’à la mort ». Avec Ensor et Wiertz, il est l’un des protagonistes de la peinture belge entre 1830 et 1900.